Michael Jackson

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Michael Jackson [ˈmaɪkəl ˈdʒæksən][Note 1], né le 29 août 1958 à Gary (Indiana) et mort le 25 juin 2009 à Los Angeles (Californie), est un auteur-compositeur-interprète, danseur-chorégraphe et acteur américain. Célébrité planétaire, reconnu comme l’artiste le plus titré de tous les temps, il est une figure principale de l’histoire de l’industrie du spectacle et l’une des icônes culturelles internationales majeures du XXe siècle.

Huitième d’une famille de dix enfants (dont un meurt à la naissance : le jumeau de Marlon), il chante avec ses frères dès l’âge de six ans et commence une carrière professionnelle à onze ans au sein des Jackson Five, groupe formé avec ses frères aînés. Tout en restant membre du groupe (jusqu’en 1984), il entame en 1971 une carrière solo. Cinq de ses albums solo parus de son vivant figurent parmi les albums les plus vendus au monde : Off the Wall (1979), Thriller (1982), Bad (1987), Dangerous (1991) et HIStory (1995).

Dans les années 1980, il devient une figure majeure de la musique pop. Ses clips musicaux, ambitieux et novateurs, sont réalisés comme des courts-métrages, notamment pour les titres Beat It, Billie Jean, Thriller, Bad ou Smooth Criminal. Il popularise de nombreux pas de danse, dont le moonwalk, qui devient sa signature. Ayant fusionné les genres de musique soul, funk, pop et rock, son style vocal et musical continue d’influencer de nombreux artistes hip-hop, pop et RnB contemporain.

Surnommé « The King of Pop » (en français : « le roi de la pop »), Michael Jackson a battu plusieurs records dans l’industrie du disque. Avec plus de 500 millions de disques vendus dans le monde[Note 2], il se classe parmi les trois plus gros vendeurs de disques de tous les temps[Note 3]. Avec des ventes estimées à 70 millions d’exemplaires, Thriller demeure l’album le plus vendu de l’histoire de la musique et a été certifié 34 fois disque platine aux États-Unis.

Il participe en outre à plusieurs œuvres caritatives, notamment avec le projet USA for Africa et Heal The World Foundation (1992), créé à la suite de la tournée Dangerous World Tour. Il contribue tout au long de sa carrière à la lutte contre la famine, la cruauté envers les animaux et la maltraitance infantile. Toutefois, son image publique est ternie par certains aspects de sa vie privée, notamment par ses multiples recours à la chirurgie esthétique, son mode de vie jugé excentrique, et plus encore par deux plaintes pour agressions sexuelles sur mineur, en 1993 et 2003, n’aboutissant toutefois à aucune condamnation en justice. Ses deux mariages et ses trois enfants font également l’objet de polémiques.

Alors qu’il prépare la série de concerts This Is It qui devaient se tenir à Londres, Michael Jackson meurt à l’âge de 50 ans d’une overdose de médicaments. Son médecin personnel, Conrad Murray, est par la suite reconnu coupable d’homicide involontaire et condamné à quatre ans de prison.

Sa mort a déclenché des réactions et un hommage planétaire dans le monde entier, créant une augmentation sans précédent du trafic Internet et une hausse de ses ventes d’albums. La cérémonie commémorative télévisée de Jackson, qui s’est tenue au Staples Center de Los Angeles, a été regardée par des centaines de millions de personnes à travers le monde. Au cours d’une carrière de quatre décennies, ses contributions à la musique, à la danse et à la mode, ainsi que sa vie personnelle médiatisée, ont fait de lui une figure mondiale de la culture populaire. Michael Jackson est souvent considéré comme le plus grand artiste de tous les temps[1].

Biographie
Famille, enfance et les Jackson Five (1958-1981)
Famille et enfance (1958-1968)
Article connexe : Famille Jackson.
Michael Jackson, né le 29 août 1958, est le huitième des dix enfants[Note 4] de Joseph Walter Jackson et Katherine Esther Jackson (née Scruse). La famille vit dans une petite maison pourvue de deux chambres seulement, dans la ville ouvrière de Gary, située dans l’Indiana, au sud-est de Chicago. Son père, ancien boxeur et grutier de l’entreprise U.S. Steel, joue de la guitare dans un groupe rhythm and blues appelé « The Falcons » (en français : les Faucons) pour compléter les revenus de la famille[2]. Sa mère, qui élève ses enfants et travaille à temps partiel chez Sears, une chaîne américaine de grands magasins pour rapporter un complément de revenus au foyer, jouait de la clarinette et du piano dans le but de devenir une artiste de country[3],[4]. Contre la volonté de son mari, elle élève ses enfants dans la religion des témoins de Jéhovah. Michael Jackson finira par quitter ce mouvement en 1987[5],[6].

Joseph Jackson (1928-2018) est un père autoritaire et intransigeant. Dans un entretien accordé à Martin Bashir et diffusé en 2003, Michael Jackson raconte que son père maltraitait physiquement et mentalement[7] la fratrie, et se moquait souvent de son apparence physique en le surnommant « gros nez »[8]. L’enfant souffrait de multiples difficultés émotionnelles – cauchemars, troubles du sommeil, complexes, comportement hyperdocile et des tendances à rester enfantin –, des symptômes dus à des maltraitances[9][source insuffisante] qui l’auraient traumatisé et auraient engendré ses problèmes de santé durant toute sa vie. Les médecins lui diagnostiquent également une dysmorphophobie[10],[11]. Dans un entretien accordé à Oprah Winfrey en 1993, il déclare que sa jeunesse avait été solitaire[12] : « Je ne pouvais pas faire des choses que les autres enfants pouvaient faire, avoir des amis et des soirées et des copains. Il n’y avait rien de tout cela chez moi. Je n’avais pas d’amis quand j’étais petit. Mes frères étaient mes amis. »[13],[14]. En 2012[15],[16], dans l’émission Piers Morgan Tonight diffusée sur CNN, Katherine Jackson déclare que, même si les coups sur Michael sont considérés comme un sévices aujourd’hui, c’était une façon courante de discipliner les enfants à l’époque[17],[18].

La musique est très présente dans la vie de la famille. Dans un premier temps, Joseph joue de la guitare et fait chanter ses enfants[19]. L’utilisation de sa guitare leur est normalement interdite, mais Tito, un de ses frères, en joue parfois en cachette lorsque son père est absent. Quand il s’aperçoit qu’une corde est cassée, ce dernier menace ses enfants de les battre s’ils ne leur montrent pas qu’ils savent bien en jouer. C’est ainsi qu’il réalise que Tito et ses frères ont du talent. Il offre alors sa propre guitare à Tito et une basse à Jermaine. Rejoints dès 1964 par Marlon et Michael, ils forment un groupe baptisé « The Jackson Five » sur la suggestion d’un de leurs voisins[19]. Michael Jackson en devient le chanteur principal grâce à sa voix étonnamment maîtrisée pour son jeune âge et à son habileté à reproduire les pas de danse de James Brown[20].

The Jackson Five (1968-1972)
Article détaillé : The Jackson Five.

Les Jackson Five en 1970.
Les Jackson Five, qui se produisent d’abord à Gary, remportent tous les concours auxquels ils participent et acquièrent une renommée locale. Joseph obtient pour eux des auditions, le week-end, à Chicago, New York et Philadelphie. Les cinq garçons continuent à aller à l’école la semaine[21]. En 1968, la famille part s’installer à Detroit, où Berry Gordy, président de Motown – maison de disques soul composé principalement d’artistes noirs – convoque les Jackson Five pour une audition, et décide rapidement de les engager[3]. En août 1969, le groupe est officiellement présenté à la presse par Diana Ross[22], qui fait figure de marraine ; Berry Gordy répand la rumeur que c’est Diana Ross elle-même qui les a découverts, afin de maximiser la popularité du nouveau groupe en l’associant à une vedette déjà bien établie[22]. Les Jackson Five deviennent rapidement l’un des fleurons de l’écurie Motown. Peu après la signature du contrat, Berry Gordy et toute la famille Jackson quittent Detroit pour Los Angeles[23],[Note 5].

Le premier succès national des Jackson Five est une chanson composée par les auteurs-compositeurs de la maison de disques Motown (The Corporation), I Want You Back, qui figure sur leur premier album, Diana Ross Presents The Jackson 5, et devient numéro un au classement Billboard des singles pop en janvier 1970[24]. Michael Jackson a alors onze ans et demi, mais son âge est diminué de deux ans afin d’accentuer son image de jeune prodige. Trois autres singles, extraits des deux albums suivants, deviennent également numéro un en 1970[25],[26] : ABC (également en lice pour un Grammy Award), The Love You Save, et I’ll Be There, qui reste numéro un pendant cinq semaines en octobre et novembre[27]. C’est la première fois que les quatre premiers singles d’un groupe deviennent tous numéro un aux États-Unis[27]. La célébrité des Jackson Five ne cesse de croître et le jeune Michael Jackson devient très populaire auprès du public. En mai 1974, la chanson Dancing Machine atteint la deuxième place des classements[28].

Signatures chez Epic Records et scission de Jermaine (1973-1976)

Les Jackson Five en 1974, Michael est au centre.
Cette séparation ne va pas sans douleur. La direction de Motown, estimant qu’ils ont rompu leur contrat en signant avec Epic Records avant la fin de leur précédent engagement, leur intente un procès, au terme duquel la compagnie conserve ses droits sur le nom Jackson Five, et se voit également reconnu le droit d’utiliser les chansons des Jackson Five dans de futures compilations[29]. Le groupe est donc contraint de changer de nom et prend celui de « The Jacksons ». L’épisode conduit au départ d’un des membres du groupe : Jermaine, qui a épousé la fille de Berry Gordy, entame une carrière solo chez Motown. Il est remplacé par le benjamin de la fratrie, Randy (plus jeune frère de Michael), qui était déjà présent occasionnellement dans le groupe en tant que percussionniste[26]. De son côté, Michael Jackson met fin au contrat qui le liait à Motown en tant qu’artiste solo, et signe lui aussi chez Epic Records[30]. Mais ce n’est que quatre ans plus tard qu’il enregistrera un nouvel album solo.

Début de carrière solo (années 1970)
Premières années (1972-1978)

Michael Jackson en 1974.
Parallèlement à sa carrière avec les Jackson Five, Michael Jackson sort quatre albums solo. Got to Be There paraît en janvier 1972 avec la maison de disques Motown, alors que Michael a à peine 13 ans. La même année, il acquiert, avec Ben, une plus grande maturité vocale, qui s’exprime notamment sur les nombreuses ballades que comprend cet album. Toujours en 1972, la chanson Ben devient son premier succès en solo[31] et figure sur la bande originale du film homonyme, ce qui lui vaut un Golden Globe et une nomination aux Oscars[31]. Music and Me et Forever, Michael, respectivement sortis en 1973 et 1975, ne rencontrent pas le même succès que les deux précédents albums[28].

Frères et sœurs Jackson en 1977.
Il faut attendre 1978 et l’album Destiny pour prendre la mesure du talent des frères Jackson, et plus particulièrement de Michael. Cet album, entièrement produit et écrit par eux, à l’exception du titre Blame It On The Boogie (écrit entre autres par un certain Mick Jackson, sans lien de parenté) génère deux tubes : Blame It On The Boogie et Shake Your Body (Down To the Ground). L’album suivant, Triumph, sorti en 1980, contient notamment les tubes Lovely One et Can You Feel It ; ce dernier titre a fait l’objet d’un vidéo-clip spectaculaire pour l’époque, abondant en effets spéciaux[32], imaginé par Michael lui-même. Michael éclipse désormais le groupe en interprétant ses propres compositions. Un album en spectacle, issu du Triumph Tour, paraît en 1981 sous le titre The Jacksons Live!, comportant aussi bien des chansons publiées chez Epic que leurs premiers succès chez Motown sous le nom des Jackson Five.

En 1978, Michael aurait eu une fracture du nez, causée par une chute sur scène, ce qui l’aurait obligé à subir une première rhinoplastie, laquelle n’aurait pas été totalement réussie et aurait été corrigée par une seconde. Ce sont les deux seules rhinoplasties qu’il reconnaît avoir subies. Beaucoup de rumeurs circulent sur les modifications qu’il aurait ensuite apportées à son visage et sur leur nombre : même si certaines sont farfelues, d’autres sont indéniables et poussent les chirurgiens esthétiques à citer Michael Jackson comme exemple à ne pas suivre.[réf. nécessaire]

Off the Wall (1979-1982) : premier grand succès en solo
Article détaillé : Off the Wall.
En 1979, Michael Jackson sort son premier album chez Epic : Off the Wall, coproduit avec Quincy Jones, qu’il a rencontré sur le tournage de la comédie musicale The Wiz, environ deux ans plus tôt. Certaines chansons ont été composées par Rod Temperton, Stevie Wonder et Paul McCartney[33]. L’album est un succès : on estime qu’il s’est vendu à ce jour[Quand ?] à plus de vingt millions d’exemplaires dans le monde[34]. Plusieurs singles qui en sont extraits se hissent en tête des palmarès : Rock with You devient numéro 1 au Billboard Hot 100 et y reste quatre semaines[35] ; Don’t Stop ‘Til You Get Enough est numéro 1 pendant une semaine ; la ballade She’s Out of My Life intègre le Top 10 du Billboard Hot 100, tout comme la chanson Off the Wall. L’album mêle habilement funk, soul et disco. Malgré cet impressionnant succès, l’artiste est seulement nommé dans la catégorie meilleur chanteur R&B pour Don’t Stop ’til You Get Enough aux Grammy Awards de 1980. Accompagné de ses frères, il fait alors la promotion de son album pendant le Triumph Tour, en chantant les tubes du disque. Déçu de ne pas avoir été nommé dans la catégorie « album de l’année » , il jure que son prochain album ne sera pas ignoré[36].

Années Thriller et Bad
Records et révolution engendrés par Thriller (1982-1984)
Article connexe : Thriller.

Michael Jackson en 1984.
Le 1er décembre 1982, Michael Jackson sort Thriller, son deuxième album, en collaboration avec Quincy Jones. Il connait un succès immédiat : un million d’exemplaires vendus en un mois, dix millions la première année[37]. L’album reste présent dans les hit-parades pendant deux ans et se maintient pendant un total de 37 semaines numéro 1 du classement Billboard ; c’est l’album le mieux vendu aux États-Unis en 1983[38] et 1984[39], et à cette époque, c’est le deuxième disque le plus vendu après le Greatest Hits (1971-1975) des Eagles[40],[41] (soit le premier hors compilations). Entre 1982 et 1996, Thriller a été certifié à 25 millions d’exemplaires aux États-Unis et 20 millions à l’étranger[42].

En mai 1984, il est reconnu par le Livre Guinness des records comme l’album le plus vendu de tous les temps (25 millions d’exemplaires à l’époque)[43] ; les estimations actuelles sont de 66 millions d’exemplaires[44],[45]. L’album est certifié 33 fois disque platine par la RIAA aux États-Unis[46]. Avec Thriller, Michael Jackson remporte huit récompenses aux American Music Awards et huit aux Grammy Awards[47], et, le 20 novembre 1984, il obtient son étoile sur l’Hollywood Walk of Fame[48].

Son étoile sur l’Hollywood Walk of Fame, à Los Angeles.
L’album contient neuf titres, dont sept sortiront successivement en singles et se classeront tous dans le Top 10 du Billboard Hot 100 : The Girl Is Mine (octobre 1982), Billie Jean (janvier 1983), Beat It (février 1983), Wanna Be Startin’ Somethin’ (mai 1983), Human Nature (juillet 1983), P.Y.T. (Pretty Young Thing) (septembre 1983) et Thriller (janvier 1984). Trois clips vidéo sont réalisés, pour Billie Jean, Thriller et Beat It : ce sont de véritables courts-métrages, réalisés avec un budget sans précédent, faisant usage d’effets spéciaux d’avant-garde. En particulier, le clip de la chanson Thriller, sorti le 2 décembre 1983, a coûté un million de dollars, et est une des premières vidéos d’un artiste noir américain à être diffusée à grande échelle sur la chaîne MTV[49],[Note 6]. La cassette vidéo du making of est devenue à l’époque la plus vendue au monde[50]. L’avocat de Jackson, John Branca, indique alors que son client a le plus haut taux de royalties de toute l’industrie du disque : approximativement deux dollars par disque vendu[51]. Le succès est tel que l’album se vend non seulement comme un produit culturel, mais comme un bien de consommation courant.[précision nécessaire] En mai 1984, une poupée à l’effigie de Jackson, habillée tout de rouge comme dans le vidéoclip Thriller, se vend douze dollars dans le commerce[51].

La veste à paillettes et le gant blanc portés par Michael Jackson à Motown 25: Yesterday, Today, Forever.
Le 16 mai 1983, pour le vingt-cinquième anniversaire de la Motown, Michael apparaît sur NBC en compagnie de ses frères dans l’émission spéciale Motown 25: Yesterday, Today, Forever (réalisée le 25 mars). Le groupe y interprète ses plus grands titres. Michael interprète seul Billie Jean, la seule chanson interprétée ce soir-là à ne pas appartenir au répertoire Motown. Il effectue à cette occasion, et pour la première fois, son Moonwalk, qui est salué par une ovation spontanée des spectateurs. Ce pas de danse devient par la suite un de ses pas de danse emblématiques[52]. Cette prestation lui vaut un télégramme de Fred Astaire : « Je suis un vieil homme, j’attendais la relève. Merci. » Il y interprète aussi avec ses frères Never Can Say Goodbye et I’ll Be There.

Le 27 janvier 1984, au cours du tournage d’un film publicitaire pour Pepsi-Cola, une étincelle provoquée par des équipements pyrotechniques met le feu aux cheveux de l’artiste. Miko Brando (fils de Marlon Brando) lui vient immédiatement en aide, suivi par d’autres témoins de l’accident, et Michael est amené d’urgence au Cedars Sinai Hospital. Diagnostic : brûlures au deuxième et troisième degré du cuir chevelu. Les équipements en cause se trouvaient à soixante centimètres seulement de sa tête, ce qui contrevient gravement aux règles de sécurité. Les images de son entrée aux urgences sur un brancard, le crâne recouvert d’un large bandage et sa main gantée saluant la foule, font le tour du monde. Il doit subir plusieurs interventions chirurgicales et des greffes de cuir chevelu. Les médicaments contre la douleurs auxquels il est contraint de recourir créent rapidement chez lui une certaine dépendance[53]. Au grand étonnement de certains, il choisit de ne pas poursuivre les dirigeants de Pepsi-Cola et d’exiger d’eux plutôt un don[54]. Les assurances lui versent un million et demi de dollars, somme qu’il remet lui-même immédiatement au Brotman Medical Center, le centre pour grands brûlés où il a été soigné, et qui sera plus tard rebaptisé « Michael Jackson Burn Center ».

Désunion des Jacksons, Northern Songs et Captain Eo (1984-1986)

Les Jacksons sur scène pendant le Victory Tour.
En 1984, l’album Victory scelle la désunion des Jacksons, chaque membre composant de son côté. Michael Jackson enregistre State of Shock, un duo avec Mick Jagger (la chanson devait originellement être interprétée avec Freddie Mercury). Le Victory Tour marque la dernière apparition sur scène du groupe – jusqu’aux concerts du Madison Square Garden des 7 et 10 septembre 2001, en l’honneur des trente ans de carrière de Michael Jackson[55]. En 1989, les Jacksons enregistrent leur dernier album, 2300 Jackson Street. Michael participe au clip de la chanson titre.

En 1985, l’entreprise d’édition musicale ATV Music détenant les droits de plusieurs milliers de titres, dont le catalogue Northern Songs (c’est-à-dire la majorité des chansons signées John Lennon et Paul McCartney enregistrées par les Beatles), est mise en vente[56]. Michael Jackson se montre rapidement intéressé, mais doit faire face à une rude compétition : « Je m’en fiche. Je veux ces chansons, apporte-moi ces chansons, Branca », aurait-il dit à son avocat. John Branca[57] contacte l’avocat de Paul McCartney, qui lui explique que son client trouve le prix de la société trop cher. Jackson démarre les négociations en vue d’acheter le catalogue, McCartney change d’avis et tente de persuader Yoko Ono, veuve de John Lennon, de se joindre à lui, mais elle décline l’offre. Jackson remporte néanmoins ce « bras de fer » qui a duré dix mois et acquiert le catalogue pour 47,5 millions de dollars. En un quart de siècle, la valeur de la société s’est accrue et est estimée aujourd’hui à 1 milliard de dollars[56],[58].

En 1986, Michael Jackson joue dans un court-métrage en 3D, Captain Eo, produit par George Lucas (avec un budget de 17 millions de dollars, un record pour un court-métrage)[59] et réalisé par Francis Ford Coppola, qui est diffusé dans les parcs d’attractions Disney pendant douze ans. Véritable prouesse scénique et technologique, le film impressionne par ses effets spéciaux en 3D avec lumières, lasers et fumée. Les chansons We Are Here To Change The World et Another Part of Me sont également entendues dans le film.

Bad (1986-1991) : nouveau succès record

Michael Jackson à Vienne lors de la tournée Bad (1988).
En 1987, Michael Jackson publie l’album Bad, et part pour la première fois en tournée mondiale sans ses frères. La tournée mondiale Bad se déroule ainsi du 12 septembre 1987 au 14 janvier 1989, et débute au Japon où elle compte 14 salles combles et attire 570 000 personnes, ce qui triple quasiment le précédent record pour une tournée unique. La tournée Bad est la tournée la plus fréquentée et la plus rémunératrice de tous les temps en ayant rapporté plus de 125 millions de dollars[60],[61]. Les 504 000 personnes ayant assisté à sept spectacles à guichets fermés au stade de Wembley établissent un nouveau record du Guinness World Records d’un public assistant à un concert[62].

L’année suivante, sort au cinéma Moonwalker, un film musical regroupant plusieurs de ses clips et dans lequel jouent notamment Joe Pesci et Sean Lennon, ainsi qu’une biographie intitulée Moonwalk.

Moonwalker est un succès au box-office[63] aux États-Unis. Il sort en DTV et devient la cassette vidéo la plus vendue ; la RIAA le certifie Platinum[64],[65]. Bad devient son deuxième album le plus vendu, avec plus de 32 millions de copies à travers le monde[66], dont dix millions aux États-Unis et quatre millions en Angleterre[67]. Bad est une réussite pour Jackson bien qu’il n’atteigne pas les chiffres de ventes de Thriller, il contient néanmoins cinq chansons classées numéro 1, soit trois de plus que Thriller.

Le clip du morceau Bad, réalisé par Martin Scorsese, est tourné dans une station désaffectée du métro new-yorkais, qui, détruite une semaine après le début du tournage[réf. nécessaire], sera reconstituée dans les moindres détails.

Par ailleurs, les clips de The Way You Make Me Feel, Man in the Mirror (qui montre les grands moments d’amour et de paix du XXe siècle et dénonce la pauvreté dans le monde), Dirty Diana (où Jackson reproduit un mini-concert rock avec le guitariste Steve Stevens en invité vedette), Another Part Of Me (prestation en spectacle lors du Bad Tour 1988), Smooth Criminal (qui reprend les moments forts du film Moonwalker), Liberian Girl puis Leave Me Alone sont une nouvelle série de succès. La chanson I Just Can’t Stop Loving You est enregistrée en espagnol et en français sous les titres de Todo Mi Amor Eres Tu et Je ne veux pas la fin de nous (sic). Michael Jackson entre à nouveau dans l’histoire de la musique en devenant le premier artiste dont cinq singles d’un même album sont classés no 1 au Billboard américain. Neuf singles en sont extraits.

Veste de Michael Jackson de style militaire plaquée or et une ceinture gravée Bad.
Selon le producteur Quincy Jones[Note 7], la chanson Bad devait être un duo avec le chanteur Prince, mais ce dernier déclina finalement la proposition[68], n’étant pas convaincu par les paroles « Your butt is mine ». À la différence de Thriller et de Off The Wall, Michael Jackson est l’auteur principal de l’album, dont il a composé neuf titres sur onze. Sa voix y est plus rocailleuse et, musicalement, Bad a un son beaucoup plus brut que son prédécesseur, une rythmique plus percutante et plus complexe (sur Smooth Criminal notamment), et comporte moins de moments calmes, même si trois titres peuvent être considérés comme des ballades (I Just Can’t Stop Loving You, Man in the Mirror et Liberian Girl).

En mars 1988, Michael Jackson achète 2 700 acres de terrain (11 km2) près de Santa Ynez, en Californie, pour construire une résidence, le ranch de Neverland, au coût de 17 millions de dollars[réf. souhaitée]. Il installe une grande roue, un carrousel, une salle de cinéma et un zoo. Un personnel de sécurité d’une quarantaine de personnes y est employé pour patrouiller sur les lieux.

Michael Jackson rencontrant le président des États-Unis, George H. W. Bush, à la Maison-Blanche, en 1990.
Alors que la célébrité de Jackson est à son comble, les publicistes commencent à le surnommer « roi de la pop »[69],[70]. Elizabeth Taylor le présente sous ce nom (« The true King of pop, rock and soul ») lorsqu’elle lui décerne le Soul Train Music Awards : Prix Heritage, en 1989[71]. Le président George H. W. Bush évoque « l’artiste de la décennie » depuis la Maison-Blanche[72].

Années 1990 : continuité
Dangerous (1991-1994)
Article détaillé : Dangerous.
Le 20 mars 1991, Michael Jackson signe avec Sony un contrat d’un montant de 65 millions de dollars et d’une durée de quinze ans, dans lequel il s’engage à produire six albums pour Epic, et à apparaître dans des films et des courts-métrages.

Les revenus escomptés sont évalués entre 890 millions et un milliard de dollars[73],[74]. L’album qui inaugure ce nouveau contrat, Dangerous, sort le 26 novembre 1991 et devient no 1 des classements en trois jours[75]. Il s’écoule à plus de 30 millions d’exemplaires[66], dont huit millions aux États-Unis.

L’album Dangerous comprend quatorze chansons dont neuf paraissent successivement : Black or White (novembre 1991), Remember the Time (janvier 1992), In the Closet (avril 1992), Who Is It (juillet 1992), Jam (septembre 1992), Heal the World (novembre 1992), Give In to Me (février 1993), Will You Be There (juin 1993), qui devient plus tard le générique de fin du film Sauvez Willy, et Gone Too Soon (novembre 1993), une chanson en hommage à Ryan White, un jeune garçon victime du SIDA.

Dans les vidéos accompagnant les singles figurent plusieurs célébrités, parmi lesquelles Michael Jordan et Kris Kross dans Jam ; Naomi Campbell dans In the Closet – dont la voix féminine est celle de la princesse Stéphanie de Monaco ; Eddie Murphy, Magic Johnson et Iman dans Remember the Time ; Macaulay Culkin dans Black Or White ; et Slash dans Give In to Me.

Michael Jackson a visité l’Afrique au début de 1992; lors de sa première escale au Gabon, il a été accueilli par plus de 100,000 personnes[76] et a été nommé officier de l’ordre national du Mérite par le président Omar Bongo le 14 février 1992[77].

En novembre 1992, une mini-série intitulée The Jacksons: An American Dream (« Les Jacksons : un rêve américain »), d’une durée totale de quatre heures, est diffusée en deux épisodes sur la chaîne ABC. La série aborde principalement la carrière des Jacksons Five et explore en profondeur leur vie au quotidien, notamment les préoccupations de Michael et les méthodes d’éducation de son père. Pendant sa tournée mondiale Dangerous Tour, du 27 juin 1992 au 11 novembre 1993, Jackson annonce la création de son organisation caritative, Heal the World, à laquelle s’adjoint en 2001 Heal the Kids (les deux seront dissoutes au cours de cette même année). Le 31 janvier 1993, il chante lors de la mi-temps de la finale du Super Bowl, interprétant plusieurs de ses titres : Jam, Billie Jean, Black or White et Heal the World.

À la 35e cérémonie des Grammy Awards, le 28 février 1993, Michael Jackson reçoit un Grammy Legend Award, des mains de sa sœur Janet[78].

Le 17 août 1993, durant sa tournée, Michael Jackson est accusé d’agressions sexuel sur mineur. Après une cure de désintoxication rendue nécessaire par sa dépendance aux calmants, Michael Jackson se dit prêt à affronter un procès, mais son entourage, les compagnies d’assurances et les gestionnaires de sa fortune l’en dissuadent. L’affaire a un fort retentissement sur l’état de santé du chanteur, qui est contraint d’annuler plusieurs concerts de la fin de sa tournée.

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